http://www.cinemovies.fr/bande-annonce-2271-31688.htmlJ'ai vraiment bien aimé ce film !!!
A la mort de son mari, la comtesse Elizabeth Bathory se trouve à la tête d’un vaste domaine et d’une immense fortune. Aidée de sa confidente, la sorcière Anna Darvulia, Elizabeth étend progressivement son influence, suscitant chez chacun crainte, admiration et haine, pour devenir la femme la plus puissante de la Hongrie du 17ème siècle – dictant ses conditions jusqu’au roi lui-même. Elle rencontre alors un séduisant jeune homme dont elle tombe éperdument amoureuse mais celui-ci l’abandonne. Certaine d’avoir été délaissée car elle n’était plus assez jeune et belle.
Sombrant progressivement dans la folie, Elizabeth, à la suite d’un accident, se persuade que le sang de jeunes vierges lui procure jeunesse et beauté. Elle commence à prendre des bains dans le sang des jeunes filles du château puis de la région. Débute alors une série d’actes sanglants et diaboliques…
Après le succès de Two days In Paris, Julie Delpy revient à la réalisation avec La Comtesse, dans lequel elle tient le rôle d’Elisabeth Bathory, une puissante hongroise du 17ème siècle.
Film d’époque donc, tourné dans de vieux châteaux du sud de l’Allemagne, qui nous immisce dans cet autre temps, où une barbarie quotidienne côtoyait les décors les plus fastueux et le monde de la cour.
C’est dans ce voyage-là, finalement peu vu au cinéma, que réside l’intérêt du film. Robes noires, tapisseries, mobilier, donnent accès à une magie que nous avons laissé dans l’enfance. On sent bien l’attrait du conte chez la réalisatrice qui campe une comtesse se découvrant cruelle, qui, après avoir perdu son mari, rencontre un jeune homme de vingt et un ans (excellent Daniel Brühl). Une scène de danse s’engage, tout à fait merveilleuse, courte, gracieuse. Cela est bien sûr sulfureux car il va bientôt s’agir effectivement d’amour. Et le véritable amour, de tous temps et de tous films, a du mal avec la société.
Si l’on voit venir l’intrigue de l’amour impossible = ressentiment et violence, il faut dire que Julie Delpy tient son film avec grâce.
Cette comtesse, qui s’imagine ne pas plaire au jeune homme car son visage porte les traces d’une quarantaine toute proche et qu’elle amplifie sans raison, va entrer dans une croyance folle. En utilisant le sang de jeunes vierges comme baume pour la peau, elle pense que sa beauté perdue réapparaitra. Elle s’en persuade même. Toute une supercherie s’engage, il faut chercher du sang frais et cacher les cadavres. Si des scènes violentes et cruelles sont bien montrées, le film ne bascule pas dans l’horreur. On lui reprochera peut être de vouloir jouer sur tous les tableaux : romantisme, conte merveilleux, satyre politique. Mais il y a chez l’actrice-réalisatrice une petite fille qui a visiblement pris plaisir à jouer à la sorcière. C’est tout à fait charmant, comme Delpy elle même. La Comtesse est à conseiller dans un moment où des douzaines de films sans grande valeur sortent chaque mois.